ASOBI est un terme japonais évoquant ce que nous faisons en marge des obligations de notre vie. Les choses légères, les activités passagères, les obsessions mineures. ASOBI signifie également « jeu », dans un contexte adulte, sensuel. Les humains et certains animaux au cerveau complexe connaissent cet aspect de la vie, cet amusement à créer des actions différentes de celles que nous devons accomplir pour survivre.
Le mot évoque également la fuite, la déconcentration, le lâcher prise, l’ivresse que procure sa pratique. Par extension, il invoque aussi les jeux de hasard, la concurrence, le combat, et le vertige provoqués par les manèges, les jeux d’enfants. Dans la société japonaise contemporaine, sa connotation est aussi érotique, évoquant fortement les jeux d’adultes se mettant en scène tels des enfants. Il est surtout véhiculé par les hommes, car les femmes Japonaises ne sont pas tenues, encore à l’heure actuelle, d’avoir de telles pratiques.
Que se passerait-il si c’était le cas? Explorant l’idée du fétichisme, et des pratiques dites ASOBI dont certains aspects magnifient telle ou telle partie du corps, le spectacle abordera cette question, à travers des jeux entre femmes. L’obsession du corps et de son reflet, le voyeurisme dans un décor évoquant les « Magic Mirrors » – avec un grand miroir transparent au plafond. L’idée est inspirée des « hôtels d’amour » au Japon où, faisant l’amour, on peut se regarder dans le miroir au plafond. Ce jeu de voyeurisme incite à être observé, à ne pas être observé, à se rendre compte qu’on nous observe, à ne pas se rendre compte qu’on nous observe, etc…
Il s’agit également de faire le portrait de trois femmes et deux hommes, cinq façons différentes de posséder une partie de leur corps, cinq personnalités, deux sensualités. Les matériaux comme le cuir, les corsets, les talons hauts contribuent à cette recherche dans l’animalité féminine, la déformation du mouvement, du corps et de son reflet. Les hommes observent la partie animale et sensuelle des femmes. Les deux danseurs représentent le regard du public.
Kaori Ito, septembre 2012 – Dossier de presse
Ce spectacle fait partie de la collection Scène d’Ecran 5.
Le reste de la collection :
• Acte sans parole 1 / Dominique Dupuy
• Coupé-Décalé / Robyn Orlin & James Carlès
• Flag / Yann Lheureux
• La preuve par l’autre / Farid Berki, Anne Nguyen, Bouba Landrille Tchouda
• Lied Ballet / Thomas Lebrun
• Meyer + Writing Ground / Alonzo King Lines Ballet
• Sophiatown / Via Katlehong Dance
Réalisation : Philippe Gasnier - 2014 - France - 27 minutes
Production : 24images - Diffusion : Mezzo - Arte Concert